Il reste deux semaines avant que les Portugais ne se rendent aux urnes. Mais dans les rues de Lisbonne ou à Porto, les discussions ne tournent pas autour des slogans de campagne. Ce qui inquiète, c’est l’économie. Et franchement, ça ne sent pas bon.
La croissance ? En recul
Le dernier trimestre a été brutal : -0,5 % de croissance. Deux trimestres négatifs de suite, c’est officiel, le Portugal est entré en récession. Les exportations freinent, les ménages serrent les dents, la consommation s’effondre. Et quand on gratte un peu, ce sont toujours les mêmes responsables : inflation qui traîne, taux d’intérêt qui étranglent.
« Je ne fais plus de plein, je mets juste 20 euros. Et encore… », lâche João, chauffeur à Braga. C’est concret, c’est dur, et c’est ce que vivent beaucoup de familles en ce moment.
Le chômage remonte doucement… mais sûrement
7,2 % de chômeurs en avril. L’an dernier, on était à 6,5 %. Ça monte doucement, oui. Mais les emplois qui disparaissent ne sont pas anodins : hôtellerie, BTP, services. Des piliers, ici. Et une fois dehors, il n’y a pas grand-chose pour rebondir.
L’État portugais n’a plus beaucoup de marge
Avec un déficit qui dépasse les 3,8 % du PIB et une dette à 127 %, le gouvernement n’a pas vraiment la main libre pour injecter de l’argent et relancer la machine. C’est serré de partout. Et pendant ce temps-là, les taux grimpent, les agences de notation observent, les marchés attendent.
Une campagne qui flotte entre promesses et méfiance
À gauche comme à droite, ça promet à tout-va. Baisse d’impôts, hausse des salaires, relance sociale… Mais les Portugais ont entendu ça mille fois. Beaucoup n’y croient plus. Le Parti socialiste joue la carte de la continuité, l’opposition tape fort sur la gestion actuelle, et les extrêmes veulent “changer le système”… sans vraiment dire comment.
Dans cette ambiance, difficile de savoir qui tire son épingle du jeu. Une chose est sûre : le 18 mai, ce n’est pas juste une élection. C’est un test de confiance. Et pour l’instant, elle semble sérieusement ébréchée.
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